Lettre à Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République.
Monsieur le Président,
J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur ce problème sociétal et éthique que constitue le commerce des animaux de compagnie, tant dans les animaleries que par l’intermédiaire des réseaux sociaux.
En adoptant Nemo auprès de notre association, vous lui avez évité le sort peu enviable que connaissent beaucoup de ses congénères, cédés par ces vecteurs de vente. L’exposition, dans les animaleries, de sujets exclusivement jeunes dans une logique de recherche du profit, favorise des achats irréfléchis, source de futurs abandons. Qui plus est, ils sont présentés au public dans des conditions qui ne peuvent correspondre à leurs besoins physiologiques et vendus par des employés qui ne sont que des commerçants, à la différence des éleveurs qui voient naître les animaux qu’ils proposent.
Les sites de petites annonces, quant à eux, favorisent le trafic, l’élevage clandestin et la prolifération des animaux. Également, agissant dans la plus complète opacité, ils n’offrent aucune garantie de santé et de comportement à leur futur maître.
En tout état de cause, ces deux vecteurs nient la qualité d’être vivant et sensible qui est celui de l’animal aux termes du Code Civil et du Code Rural. Un animal de compagnie n’est pas un produit référencé par un code-barre que l’on scanne avant de donner sa carte bleue. Ce n’est pas davantage un objet que l’on stocke et que l’on élimine lorsqu’il est invendu.
Les refuges de la SPA subissent chaque jour les conséquences de ces pratiques. En 2019, nous avons recueilli plus de 46.000 animaux.
Cette situation doit évoluer. Nous réclamons l’interdiction de la vente en animalerie et que seuls les éleveurs professionnels, qui ont vu naître les animaux dans leurs établissements, soient autorisés à diffuser des annonces en ligne, qui ne pourraient paraître que sur des sites professionnels. La Belgique, le Royaume-Uni ou encore certains Etats américains ont pris de telles dispositions. La France doit répondre à cette responsabilité éthique.
Dans cet espoir, et me tenant à votre entière disposition, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de mon profond respect.
Général de gendarmerie (2°S.) Jacques-Charles Fombonne
Président bénévole de la SPA